La production de l’ananas est passée de 50.000 tonnes en 2000 à 266.000 tonnes en 2010. L’ananas du Bénin est surtout réputé pour sa qualité au niveau mondial. Il présente une spécificité appréciée des consommateurs. Il est très demandé dans la sous-région (Nigeria, Niger, Burkina-Faso, Maroc…) ainsi que sur les marchés internationaux (Europe, USA).
D’une production annuelle actuelle qui avoisine les 250 000 tonnes, paradoxalement seulement 1% de ce volume produit est exporté en Europe. La contribution au PIB agricole est de l’ordre 1,28%. Cette filière souffre d’un déficit de mobilisation du Secteur Privé sur l’approvisionnement en intrants et en emballage pour les transformateurs et exportateurs. Le principal bassin de production est concentré dans la partie méridionale du pays avec une grande proximité des centres urbains de consommation.
L’ananas Béninois alimente surtout les industries agroalimentaires locales et Nigérianes qui drainent un flux important du fruit dans le pays voisin. Les unités de transformations de jus de fruit sont encore peu compétitives pour relever le grand défi de la demande sous régionale et internationale en jus répondant aux normes. De même les producteurs sont faiblement intégrés à la démarche qualité pour accroitre le volume d’exportation en Europe.
Mais pour des raisons de qualité, de normes et surtout de transport en l’occurrence du fret aérien, l’ananas béninois est très peu vendu sur les marchés internationaux car moins compétitif. Même pour les marchés de la sous-région et d’Afrique, le niveau actuel de production et d’organisation des acteurs à la base ne permet pas encore de satisfaire les importants tonnages demandés sans occulter la demande interne des unités de transformation. En effet, au Niger, des demandes mensuelles d’environ 30 tonnes et davantage en temps de carême ne sont pas satisfaites à ce jour. Le même constat est fait pour le Burkina-Faso où, le plus grand exportateur de fruit et légumes, demande une quantité d’ananas frais de 60 tonnes/mois à exporter vers les marchés européens. Aussi, les acteurs organisés autour de la CoPETAB ont eu un contrat d’exclusivité d’une société importatrice la Compagnie Fruitière Distribution Maroc (CFDM) pour une livraison de 30 tonnes/mois, non encore satisfaite.
Dans le domaine de la transformation, la première des unités semi-industrielles de transformation, PROMO-FRUIT n’arrive pas à atteindre sa capacité journalière de transformation qui est de 80 tonnes/jour. Il fonctionne actuellement avec la moitié de sa capacité (entretien avec le promoteur). Pourtant des débouchés importants de positionnement du jus d’ananas existent : Niger, le Burkina Faso, Sénégal, Mali. L’état vient de mettre en place au cours de l’année 2012 une unité de transformation.
En ce qui concerne, le marché de jus d’ananas béninois, il n’existe pas d’usine de production d’emballage sur place. Les acteurs sont obligés d’importer les cartons du Ghana, de la côte d’Ivoire et du Nigeria et utiliser des bouteilles de récupération pour les jus destinés à l’exportation vers le Niger, le Burkina Faso, etc. D’importants volumes de canettes, de cartons sont importés de l’Inde pour le conditionnement du jus d’ananas.